Histoire du jeu

Publié le 8 mai 2011 par Adrien Charles

Histoire du jeu

(Emmanuel Chauvel)

On peut s’appuyer sur différentes sources pour étudier l’origine des jeux : objets, représentations, références littéraires.

Le nombre de travaux sur le jeu est faible, mais on retrouve des ouvrages fondateurs :

1283 : Alphonse X (photo du patrimoine ludique de l’époque)

1689 : Thomas Hyde, Orient Tabilus (jeux orientaux)

1873 : Bacq de Fouquière, Les jeux des anciens

Auteurs de référence : Murray & Bell

Le jeu structuré apparait autour de -8000 av. J-C (correspond à la sédentarisation). Au départ, ce sont essentiellement des jeux de divination, d’oracle, très proches de la prière.

I- Classification

Il existe 2 grands types de jeux de règle :

- Les mancalas : On a un territoire séparé et des pions communs.

- Les autres : On a chacun ses pions et un diagramme commun. On distingue les jeux de hasard pur, de hasard raisonné, et de stratégie pure.

Autres distinctions :

- Forces : Symétrie / Asymétrie

- Mode de capture : Substitution, encadrement, saut, encerclement

- But : Domination, position, extermination

II- Histoire du jeu

1- Invention des dés

Au départ, ils étaient utilisés pour les lancers d’oracle (jet d’objets pour lire l’avenir).

Les 1^ers dés de l’humanité sont à 2 faces (coquillages, baguettes, tétraèdre). On est sur un système binaire.

On trouve ensuite d’autres types de dés, comme l’osselet (4 faces), qui a été l’un des plus utilisés, et notamment pour les oracles. Présent à l’état naturel, il a été fabriqué en divers matériaux. Beaucoup de dés étaient à 4 faces.

Le dé cubique (-3000), était au départ utilisé de façon autonome.

Et puis on retrouve des dés à 12 et 20 faces.

2- Les 1ers jeux : Les jeux de parcours

Surs les 1^er plateaux de jeu, le pion représente le voyage de l’âme, et les objets que l’on lance vont permettre le déplacement de ce pion. On distingue alors 3 types de jeux :

- La course : Le but est d’aller d’un point A vers un point B.

→ Mésopotamie : 20 cases (-2600), Royal d’Ur (-2000)

→ Egypte : Senet (-2600), 58 trous (-2200), Mehen (-3000)

→ Inde : Pachisi (VI^ème), Chaupar (VI^ème)

→ Sho, Yut, ZohnAhl

- Le combat sur parcours : Le but est d’exterminer l’autre.

→ Moyen-Orient : Nard (V^ème - VI^ème). On commence à tuer les pions, mais ça n’a pas de succès en Europe, sauf en Scandinavie.

→ Sahkku, Daldosa, Chasse aux filles (origine médiévale)

- Le jeu sur table

→ Ludus Duodecim Scriptorium (1^er siècle). C’est l’origine des jeux sur table.

III- Les paris, la tricherie, le pouvoir

On retrouve énormément de tricherie dans les jeux de hasard, à cause de l’appât du gain. Dès la Rome ancienne, on avait des dispositifs qui permettent d’éviter la manipulation des dés. De plus, il y a de la violence autour de ces jeux, du coup, le pouvoir l’interdit. De cette interdiction, on passe au contrôle, et on le taxe.

Les Hommes ont fini par abandonner le hasard et l’influence divine, afin de laisser place au libre arbitre, à l’esprit humain :

Les mancalas (V^ème)
La Pettie (V^ème av. JC), jeu de capture (Grèce)
Weiqi (V^ème av. JC), appelé aussi le Go (Chine)
Alquerque, certainement une transformation de la Pettie
Chaturanga (V^ème), ancêtre des échecs (Inde)

IV- Les jeux qui ont marqué l’histoire

1- Mancalas

On ne sait pas s’il est africain ou mésopotamien. Ces jeux sont souvent en bois avec des alvéoles. L’Awalé a été le plus diffusé, car il est encore vendu partout dans le monde.

On retrouve 2 grands types de structure : les mancalas à semailles simples et continues.

Ces jeux ont été très présent en Afrique, en Inde, en Chine (sud), en Indonésie, puis plus tard, au Brésil et en Amérique du Nord.

Les mancalas sont encore très imprégnés de sacré, leur utilisation est assez ritualisée.

Note : Le mancala désigne l’objet, le type de jeu est dit de semaille.

→ Afrique : Awalé / Wari / Oware (2 rangées), Chisolo (4 rangées), Gabata (3 rangées).

→ Asie : Pallankulli (Inde), Dakon / Gongklak (Indonésie).

2- Echecs

Au V^ème, on jouait au Chaturanga sur un plateau d’Ashtapada. On est sur un jeu de hasard, puisqu’on lance des dés. Comme en plus on joue de l’argent, ce jeu a été interdit. Certains se mettent alors à jouer sans les dés.

Certains émettent l’hypothèse que ce jeu serait arrivé par les routes commerciales en Inde, sous le nom de Shatrang. Le principe du jeu à 4 joueurs les embête, et récupèrent donc à 2 joueurs 2 armées chacun (ce qui expliquerait les pièces en double). Comme il ne peut pas y avoir 2 rois, le 2^nd est un vizir.

Le Shatrang va arriver en Europe avec les invasions Maures (VII^ème – VIII^ème), et ressemble assez aux échecs actuels, mis à part certains déplacments de pièces.

Déplacements des pièces sur le Shatrang :

- Roi, char (tour), cavalier, pion : identique à aujourd’hui

- Vizir : 1 case en diagonale

- Eléphant (fou) : 2 cases en diagonale et peut passer par-dessus les pièces

Au 16^ème, la vierge (vizir), devient la dame et prend un pouvoir énorme. Ca va en faire un phénomène de société qui va faire disparaitre un certain nombre d’autres jeux. Toutes les règles actuelles se mettent alros en place.

C’est le jeu qui a connu le plus de variantes : Xiangqi (Chine), Shogi (Japon), Janggi (Corée), Makruk (Thaïlande).

3- Autres

Alquerque

Il est à l’origine des jeux de saut. Ce jeu suit les invasions arabes, et va parcourir le monde. En découle notamment le Fanorona qui est un double Alquerque.

On trouve aussi le Yoté en Afrique, le Dabcot Prejjesne en Scandinavie avec des nouveautés et des exclusivités.

Le jeu de Dames apparait en Europe sous sa forme actuelle au 18^ème.

Pettie

Il va directement infulencer Rome, et notamment donner le jeu de Latroncules, joué sur toutes les frontières de l’Europe. Il ne va pas avoir un gros succès, mais va influencer les Tafl, notamment le Huefatafl.

Les échecs vont chasser tous les jeux de Tafl dès leur naissance, dans toute l’Europe du Nord. Le seul qui va survivre est le Seega.

Jeux d’alignement

Assez anciens aussi. Les jeux de Marelle étaient joués dans la Rome ancienne.

Halma

Créé à la fin du 18^ème, il va donner naissance aux Dames chinoises, aux Chats de Kikenny, au Conspirateur. Ces jeux viennent tous d’Europe.

Les OLNIS

- Ko Na Ne (ou dames hawaïennes), solitaire à 2 où on perd quand on ne peut plus jouer

- Surakarta et Pasang (jeux des îles)

- Ringo (germanique), c’est le seul jeu qui combine la prise par saut et par encadrement

- Mu Torere (Mahori → Nouvelle Zélande)

- Nei Pat Kono

Les jeux de cartes et de dominos

Ce sont les 1^ers jeux où une partie des données nous est dissimulée. Ils apparaissent au XI^ème en Chine, et à la fin du Moyen-âge en Europe (XIV^ème) par influence persanne. 1 siècle plus tard, il y avait des marchands de cartes parttout en Europe. La carte française s’est mondialisée, car elle était simple et peu coûteuse.

L’Inde et le Japon furent plus tard influencés et se sont aussi mis aux cartes.