Constitution d'un fond de jeux et de jouets

Publié le par Adrien Charles

Merki Adrien !

 

 

Constitution d’un fond de jeu et de jouets (FJJ)

(Annabelle Dusart-Magnat)

 

Lecture : La ludothèque face à l’objet jouet, Gilles Brougère

 

Le FJJ est l’âme de la ludothèque, il doit refléter ses objectifs. C’est ce qui fera la qualité de la structure et son identité. Il ne faut cependant pas se fermer à certains jeux, de façon à ce que le FJJ soit le plus large possible. Par exemple, ne pas oublier d’insérer des jouets sous licence, faisant parti de la socialisation de l’enfant, de sa culture ludique.

La ludothèque ne s’appuie pas sur un public, mais sur le jeu, à la fois objet ludique et média, porteur d’un sens social et culturel. Tout jeu possède une fonction éducative, il faut donc se demander s’il est utile d’en avoir en ludothèque qui se disent « éducatifs ».

 

Le jeu connait une vision antinomique entre son utilisation qui perdure, et son aspect éphémère qu’il doit à la surconsommation. D’autres paradoxes se tissent autour du jeu en ludothèque :

- Tous les jeux sont-ils éducatifs, ou est-ce que notre objectif principal est le plaisir ?

- Doit-on favoriser le jeu industriel ou créatif ?

- Le jeu en ludothèque doit il nécessairement être social, ou peut-il être solitaire ?

Tous ces choix doivent être pensés dans le projet. Cependant, il faut éviter de rejeter l’un ou l’autre, car notre rôle est d’offrir au public le choix le plus large, et que chaque jeu possède un intérêt plus ou moins marqué. Par exemple, le jeu de rôle est un jeu solitaire, mais il est essentiel pour l’enfant.

Il est important dans la constitution d’un FJJ de dépasser ses propres convictions, de dépasser la vision romantique du jeu, afin d’offrir de tout à tous. Il faut aussi savoir donner à jouer sans animer. La ludothèque trouve son identité dans le fait qu’elle ne tranche pas entre toutes ces antinomies.

 

I- Le FJJ

 

1- D’un point de vue quantitatif

D’après le prorata d’Annie Chiarotto :

- Minimum du FJJ : 350/400

- Moyenne par adhérent : 3 jeux / 2 jeux à partir de 500 adhérents

 

Il faut tenir compte d’un certain nombre de choses :

- Les collectivités

- Le projet de la ludothèque et de sa spécificité

- Les modalités d’emprunt (sur place / prêt)

- L’organisation spatiale de la ludothèque (espace prêt / espace sur place)

- Le prix : 45 € / jeu (avec jeux vidéos) & 38 € / jeu (sans jeu vidéos)

- L’entretien : 8-10 % de cette somme

- Le renouvellement : 3000 € (remplacement + nouveautés)

 

2- D’un point de vue qualitatif

Il faut que le FJJ soit en accord avec les objectifs du projet et le public accueilli :

- Qualité ludique du jouet (doit satisfaire le plaisir ludique du joueur).

- Choisir une large gamme de j/j qui couvre chaque tranche d’âge et comble les attentes de chacun (intérêt psychomoteur, développement affectif, intellectuel, social, culturel).

- Fournir du matériel de qualité : diversifier les matériaux, promouvoir la culture ludique, garantir la sécurité, avoir des jeux chers (pour répondre aux besoins et demandes des parents), durables, avec lesquels on peut vraiment faire quelque chose.

- Ne pas refuser d’acheter un jouet à cause de ses convictions, de notre perception de la violence, sur l’esthétique,. Penser à prendre des jeux de rôle adaptés à tous et éviter les jeux sexués.

- Ne pas confondre jeux de mise en scène à construire et jeux de construction.

- Prendre en compte les attentes exprimées par le public.

- Posséder un certain nombre de jeux qu’il faut avoir en ludothèque, notamment des jeux connus comme le Puissance 4, permettant de ne pas effrayer les adhérents.

- Mettre en place un comité de joueurs pour le renouvellement (suggestion).

 

II- Les jouets rejetés en ludothèque

 

- Jeux de guerre / de violence (rassurer les parents en mettant des articles à disposition

- Jouets fragiles ou composés d’un grand nombre de pièces

- Jouets affectifs

- Jouets qui présentent un danger pour l’enfant

- Jeux électroniques et téléguidés (fragilité, piles)

- Jeux à substance fongible

- Jeux volumineux (manque d’espace)

- Jeux musicaux à bec et jeux de bain (hygiène)

- Jeux difficiles à nettoyer

- Jeux à la mode (sous licence)

- Jeux stéréotypés

- Jeux chers

- Jeux bruyants

- Jeux vidéo (non maitrise, peur, méconnaissance, prix, personnel & espace dédiés)

- Déguisement (par oubli)

 

Refuser de proposer ces jeux ne permet pas de couvrir les attentes des publics.

 

III- Achats

(Voir fiche pour plus de détails)

 

1- Moyens de sélection

Tester le matériel soi-même (boutiques, salon, festivals).

Consulter les revues spécialisées (Ludoscope, Jeux en boîte…).

Consulter l’ALF, les sites internet (TRIC TRAC, jeux2rodi…), les catalogues.

 

2- Où se font les achats ?

Sites en ligne, grossistes (Baccalan), distributeurs, représentants (Merlin…), détaillants, grandes surfaces, boutiques, magasins de saisie, entrepôts, bourse aux jouets, brocantes, vide grenier, dons (complets ou pas), fabriqués par la ludothèque…

 

 

Cours disponible en téléchargement : ici

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