Psychologie du développement de l’enfant selon Piaget

Publié le par Adrien Charles

 

Psychologie du développement de l’enfant selon Piaget

(Anne Lauga)

 

Piaget (1896-1980) : Biologiste de formation, il s’est intéressé au développement des connaissances dans l’histoire de l’humanité. Pour ça, il a émis l’hypothèse que la phylogenèse (développement de l’espèce) se répète dans l’ontogenèse (développement de la personne).

Ainsi, il put étudier le développement de l’esprit scientifique en tant qu’épistémologue, par l’observation des enfants. Sa théorie dite opératoire, repose sur le fait que l’intelligence utilise des opérations mentales.

 

Dans les débuts de ses recherches, il discutait avec les enfants, pensant que la façon dont ils pensaient correspondait à ce qu’ils pensaient. Il a vite compris que de cette façon, il occultait toute une période, et que de plus, ça posait un problème méthodologique.

Il a donc observé ses enfants sur la période sensori-motrice, puis il a élargi ses observations sur de nombreux enfants.

 

I- L’intelligence selon Piaget

 

Pour Piaget, l’intelligence est un cas particulier d’adaptation biologique. Ce postulat repose sur l’idée qu’un organisme doit s’adapter à son environnement pour survivre, en se transformant, en trouvant des solutions aux problèmes rencontrés.

A l’époque, 2 théories expliquaient le développement de l’intelligence ;

- Empiriste : Ces théories de l’acquis ont surtout été représentées par le behaviorisme

- Innéiste : Ces théories considères que les connaissances dépendant du biologique

Selon ces 2 théories, l’individu est passif face à son développement. Piaget va élaborer sa théorie sur l’idée que l’enfant est acteur de son développement, car c’est par son activité qu’il va construire son intelligence.

 

Pour expliquer le développement de l’intelligence, Piaget met en évidence plusieurs facteurs qui entrent en jeu : la maturation nerveuse, l’action sur les objets, les interactions / transmissions sociales, l’équilibration.

L’adaptation de l’individu à l’environnement vise l’équilibre. Cependant, ni le sujet ni l’évènement ne sont statiques, il y a donc des sources de déséquilibre qui suscitent des réponses visant un rééquilibre qui résoudrait les tensions.

 

Le processus d’équilibration, qui est l’effet des interactions sujet-environnement, permet ce rééquilibre, grâce à 2 mécanismes :

- Assimilation : Mécanisme qui vise à intégrer un nouvel objet ou une nouvelle situation à une conduite déjà disponible dans le répertoire du sujet, si besoin en modifiant cet objet ou cette situation. L’individu fait ce qu’il sait déjà faire mais éduque son répertoire à de nouvelles situations. Ceci permet à l’enfant de consolider ses schèmes.

- Accommodation : Mécanisme qui consiste à modifier une conduite déjà disponible dans le répertoire du sujet pour mieux maitriser un nouvel objet ou une nouvelle situation.

 

II- Les stades du développement

 

Selon Piaget, le développement est conçu comme une succession de stades, se suivant dans le même ordre de façon universelle. Cependant, l’âge d’accès à un stade peut varier d’un individu à l’autre selon les cultures, les handicaps… De plus, il considère que certains enfants n’accèdent jamais au dernier stade.

Chaque stade correspond à un mode d’organisation du fonctionnement mental. Il dit que les stades sont intégratifs, c'est-à-dire que ce qui est acquis lors d’un stade est conservé le stade suivant. Piaget distingue 3 périodes :

 

1- Intelligence sensori-motrice (0-2 ans)

L’intelligence sensori-motrice est une intelligence pratique qui permet la résolution de problèmes d’action. Selon Piaget, c’est une intelligence sans pensée, sans représentation, sans langage. L’enfant va donc expérimenter par la perception.

 

Cette intelligence se met en place grâce à la construction de schèmes sensori-moteurs.

Schème : C’est ce qui dans une action est généralisable à des situations analogues ou transposable dans les mêmes situations.

Piaget explique le développement de ces schèmes par la notion de réaction circulaire. C’est l’idée que l’enfant crée des spectacles par hasard, qui s’arrêtent. Il va donc devoir, face à ce déséquilibre, tenter de reproduire la conduite qu’il a faite par hasard.

 

Pour avoir accès à la représentation mentale, et donc, à la période suivante, l’enfant va devoir traverser 6 stades. Lors de ces stades, il va devoir acquérir les notions d’espace, de temps, de causalité et d’objet, en en faisant d’abord l’expérience pratique.

La permanence de l’objet est l’une des notions qui se construit dans la 1ère période. Elle permet de réaliser que même si l’objet est en dehors du champ perceptif de l’enfant, l’objet existe quand même (acquis vers 8-9 mois).

 

2- Préparation et organisation des opérations concrètes (2-11/12 ans)

Cette période démarre avec l’avènement de la fonction symbolique, qui correspond à la capacité de représenter quelque chose au moyen d’un signifiant différencié ne servant qu’à cette représentation.

Parmi les signifiants, on distingue les signes, qui sont arbitraires (sans lien avec l’objet représenté), et les symboles, qui eux ont un lien avec l’objet représenté.

 

On distingue 5 fonctions symboliques qui apparaissent : imitation différée, jeu, langage, dessin, images mentales.

C’est l’imitation différée qui va être le support de l’apparition des représentations. Au début, ce sera le corps qui servira de représentation, ce n’est que plus tard que viendront les représentations mentales.

A ce moment du développement, tout ce qui a été construit sur le plan pratique va devoir être reconstruit sur le plan de l’action.

 

Dans cette période, on distingue :

 

- Stade préopératoire (2-7/8 ans)

Caractérisé par l’égocentrisme de la pensée de l’enfant. Ses représentations mentales sont liées à sa propre expérience et ne tiennent pas compte des relations objectives entre les choses. Il n’a pas accès aux concepts.

L’enfant pense que le monde est tel qu’il le perçoit, et pense que tout le monde a dans la tête ce qu’il a dans la tête. Cette pensée disparait vers 7/8 ans.

 

- Stade des opérations concrètes (7/8 – 11/12 ans)

Les opérations sont les instruments de la logique qui permettent le raisonnement. A ce stade, la pensée de l’enfant devient objective, mais il n’est pas capable de faire d’hypothèses.

3- Préparation et organisation des opérations formelles (A partir de 11/12 ans)

Ce qui permet le passage à cette période, c’est la constitution d’invariants cognitifs. Ces invariants sont l’équivalent pour la pensée de la permanence de l’objet.

A cette période, le raisonnement peut ne plus fonctionner seulement à partir du concret, mais aussi à partir d’hypothèses. L’enfant est alors capable de penser le possible.

 

III- Limites

 

La théorie de Piaget minimise le rôle des interactions sociales dans le développement de l’enfant. On peut notamment citer les adultes qui apportent à l’enfant les outils symboliques, thèse soutenue par Vygotski.

Cet auteur pense que le développement de l’enfant est lié à l’intériorisation des outils symboliques de la culture, et notamment du langage. C’est au cours d’interactions avec les autres que l’enfant intégrerait le langage.

 

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